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culte à Blois, 12 octobre 2025
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Job 2, 1-10
Le dimanche 12 octobre, la paroisse de l’Église protestante unie de Loir-et-Cher a vécu une journée paroissiale consacrée à l’aumônerie hospitalière : une journée pour réfléchir, partager, prier et célébrer autour d’un thème profondément humain, la foi au cœur de l’épreuve.
Un texte bouleversant : Job 2, 1-10
Le culte s’est appuyé sur le récit du livre de Job, chapitre 2, versets 1 à 10 — un passage marquant où l’homme juste se trouve frappé dans sa chair, privé de tout réconfort humain. Job, couvert d’ulcères, assis dans la poussière, incarne la souffrance nue, celle du corps et de l’âme, mais aussi la persévérance silencieuse de la foi.
Job 2, 1-10 : 1Le jour advint où les Fils de Dieu se rendaient à l’audience du SEIGNEUR. L’Adversaire vint aussi parmi eux à l’audience du SEIGNEUR. 2Le SEIGNEUR dit à l’Adversaire : « D’où est-ce que tu viens ? » – « De parcourir la terre, répondit-il, et d’y rôder. » 3Et le SEIGNEUR lui demanda : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’a pas son pareil sur terre. C’est un homme intègre et droit qui craint Dieu et se garde du mal. Il persiste dans son intégrité, et c’est bien en vain que tu m’as incité à l’engloutir. » 4Mais l’Adversaire répliqua au SEIGNEUR : « Peau pour peau ! Tout ce qu’un homme possède, il le donne pour sa vie. 5Mais veuille étendre ta main, touche à ses os et à sa chair. Je parie qu’il te maudira en face ! » 6Alors le SEIGNEUR dit à l’Adversaire : « Soit ! Il est en ton pouvoir ; respecte seulement sa vie. » 7Et l’Adversaire, quittant la présence du SEIGNEUR, frappa Job d’une lèpre maligne depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête. 8Alors Job prit un tesson pour se gratter et il s’installa parmi les cendres. 9Sa femme lui dit : « Vas-tu persister dans ton intégrité ? Maudis Dieu, et meurs ! » 10Il lui dit : « Tu parles comme une folle. Nous acceptons le bonheur comme un don de Dieu. Et le malheur, pourquoi ne l’accepterions-nous pas aussi ? » En tout cela, Job ne pécha point par ses lèvres.
Ce texte, d’une force rare, invite chacun à méditer sur la question : comment croire encore quand tout s’effondre ? Car Le récit biblique ne cache rien : la douleur de Job est physique, totale, envahissante. Elle met à nu non seulement son corps, mais aussi son identité et sa dignité. C’est ce que connaissent tant de personnes hospitalisées : l’expérience du dépouillement, de la dépendance, parfois du regard qui fuit.
Pour les aumôniers hospitaliers, ce lieu d’extrême fragilité devient paradoxalement un lieu de vérité, où l’humain, réduit à sa chair blessée, révèle encore sa dignité inaliénable. La présence d’une aumônière ou d’un aumônier, souvent discrète et respectueuse, rappelle que nul n’est jamais réduit à sa maladie.
Mais Job n’est pas seulement seul dans sa douleur : il est aussi incompris. Sa femme, exaspérée, laisse éclater une parole de désespoir : “Tu persistes dans ton intégrité ? Maudis Dieu et meurs !” Ce cri est celui d’une blessure partagée. Car face à la souffrance, l’entourage aussi est atteint : on ne sait plus quoi dire, on détourne le regard, on se tait maladroitement. L’aumônerie hospitalière est justement ce lieu où la parole peut de nouveau circuler, où l’écoute prend la place du jugement, où le cri et la colère sont accueillis sans être étouffés. C’est un espace d’humanité, fragile mais essentiel, où la relation redevient possible.
La réponse de Job, au verset 10, est d’une force spirituelle bouleversante : Job ne nie pas la souffrance. Il ne l’explique pas non plus.
Mais il refuse de rompre le lien avec Dieu, même dans l’incompréhension. C’est là tout le cœur de la foi : non pas l’assurance d’être épargné, mais la décision de rester en dialogue avec Dieu, même dans la nuit. Pour l’aumônerie hospitalière, cette attitude de Job est un fil rouge :
accompagner le combat intérieur, respecter le silence, accueillir la prière hésitante, et rendre visible l’espérance là où tout semble obscur.
Être aumônière ou aumônier, c’est croire que chaque personne, quelle que soit sa fragilité, demeure précieuse aux yeux de Dieu.
La fraternité se vit et se partage !