2° rencontre Etudes bibliques œcuméniques à Vendôme

Compte rendu

Thème : Les sacrements : réunion n°2

Rappel : Textes étudiés : Matthieu 28, 19-20 ; Marc 16, 16 ; Actes 2, 38 ; Romains 6, 3-4

 

Marc 16, 16 : « Celui qui ne croira pas sera condamné. » Comment comprendre ce verset ?
C’est terrible à entendre pour des parents qui voient que leurs enfants se sont éloignés du domaine de la foi ou la rejettent, ou qui ont des petits-enfants qui ne connaissent, pas du tout ou peu, ce Dieu auquel eux-mêmes croient. Au cours d’une longue discussion, une partie des participants a trouvé ce verset sans appel. Les enfants peuvent avoir stoppé la pratique, n’allant plus au temple ou à l’église, mais néanmoins certaines paroles de la Bible, des Evangiles entendues des années auparavant, trouveront encore un écho dans leur vie, dans leur façon de la conduire, dans les choix qu’ils font ; car certaines personnes se disant « non-croyantes » semblent être déjà sur le chemin. Personne ne sait ce qui se passe dans les cœurs, seul Dieu le voit.

Mais tous reconnaissent que le salut de Dieu est gratuit. Il est à accueillir et ne se gagne pas. Ce n’est pas nous qui le gagnons, c’est Dieu qui agit pour nous transformer. Gagner son salut tout seul, sans intervention de la grâce divine, c’est une hérésie, celle du moine anglais Pélage (vers 400), qui en mettant l’accent sur les forces du libre arbitre, niait la nécessité de la grâce divine (cf le pélagianisme). Cette hérésie fut combattue à la fois par Augustin d’Hippone, par le Père de l’Église Jérôme et par le Concile de d’Éphèse en 431.

Les participants à l’étude biblique se sont également demandé qui condamnera celui qui ne croira pas ? Est-ce que Dieu est ce juge appliquant une loi et dont la sentence est sans appel ? Ou serait-ce plutôt l’homme, usant de la liberté que Dieu respecte, qui veut être le seul arbitre de ses choix, au risque de faire des mauvais choix et de s’exposer à une vie centrée sur lui-même ; une vie triste, d’errance, sans sens,  de solitude, s’auto-condamnant en refusant l’aide et l’amour de Dieu ? Il a été conclu qu’il faudrait se laisser transformer par l’amour de Dieu mais que les humains ont bien des résistances.

 

« Si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur et discerne tout. » 1 Jean 3, 2

Les participants à l’étude biblique se sont également demandé qui a baptisé Jean-Baptiste ? Il n’aurait pas été baptisé mais reconnu cependant comme martyre par l’Église catholique. Pour les protestants, il a été inspiré par l’Esprit Saint. Historiquement, il a repris le rite de l’eau de Moïse, pour un baptême de repentance, de purification.

Dans le baptême chrétien, nous sommes, selon la théologie, ensevelis dans la mort du Christ et régénérés dans sa résurrection : l’eau utilisée dans le baptême peut entraîner la mort mais elle purifie aussi ; elle est essentielle à la vie (Romain 6, 3-4). La pasteure a insisté sur la violence certaine qui peut être vécue dans le baptême, puisque on meurt à une vie sans Dieu. Cela peut être difficile à recevoir pour de jeunes parents face à leur bébé si fragile.Lorsqu’un.e Pasteur.e protestant.e prépare des parents au baptême de leur jeune enfant, on choisit d’insister sur le don de l’Esprit Saint que l’enfant va recevoir et ainsi entrer dans la communauté des chrétiens. La dimension de la plongée dans la mort avec Jésus contenue dans le baptême, est abordée plus tard, à l’âge de raison du principal intéressé, au moment de la confirmation avec le jeune. La mort du Christ est, d’ailleurs, représentée chez les catholiques par un crucifix avec un Christ souffrant, pour montrer que Dieu partage les souffrances des hommes. Chez les protestants, le Christ ne figure plus sur les crucifix, car Il est ressuscité.

Rappel : Au moment du baptême, chez les orthodoxes, le baptisé, quel que soit son âge, reçoit immédiatement ensemble trois sacrements : baptême, chrismation (huile sur le front pour la confirmation) et communion.

Chez les catholiques, on reçoit d’abord le baptême. Pendant longtemps la première communion était vers 12 ans, après un enseignement religieux (catéchisme). Puis a été créé la première communion privée, vers 7 ans (par le Pape Pie X). La communion vers 12 ans est devenue, par la suite, la communion solennelle (ou Profession de foi selon les diocèses). Elle a été conservée en France seulement. On recevait la confirmation (l’Esprit Saint en plénitude) quand l’évêque venait visiter la paroisse, petits et grands étaient alors confirmés. Cela pouvait être avant ou après la communion solennelle. Avec le Concile Vatican 2, l’accent a été mis sur l’importance du don de l’Esprit Saint demandé et reçu au moment de la confirmation. C’est pourquoi c’était alors en majorité des adolescents qui la recevaient. Le jeune écrivait une lettre à l’évêque, faisant le point sur sa foi et demandant à recevoir la confirmation, il proclamait aussi sa foi devant l’assemblée, mais le contenu de la lettre restait entre l’Évêque et lui. Dans les années 2000, on s’est aperçu que beaucoup d’adultes catéchisés n’avaient pas reçu la confirmation au cours de leur adolescence car ils avaient arrêté de suivre l’enseignement religieux après la communion solennelle. On a donc remis la confirmation vers 12 ans, en même temps que la Profession de foi, au cours d’une messe, avec l’accord de l’enfant et un engagement sincère de sa foi, en maintenant toujours une lettre écrite à l’Évêque et une profession de foi devant l’assemblée. Au moment de la chrismation (huile sur le front) le prêtre dit au baptisé : « tu fais partie de la communauté chrétienne ». Le baptême peut avoir lieu au cours ou pas d’une messe.

Chez les protestants, Calvin a écrit : « Le baptême est le signe et le sceau de notre adoption par Dieu, par lequel nous sommes engendrés à une nouvelle vie et incorporés dans le corps du Christ. Ce n’est pas l’eau elle-même qui purifie mais l’œuvre de l’Esprit par la foi. » -extrait de Catéchisme de l’Église de Genève, 1536, à propos du baptême. Calvin a également écrit « Le baptême est le signe extérieur de l’entrée dans l’Église et de notre incorporation en Christ par lequel nous sommes régénérés à une nouvelle vie, purifiés de tous nos péchés et reçus dans la grâce de Dieu comme ses enfants. » – extrait de catéchisme de l’Église de Genève, 1542. Le célébrant présente le baptisé à la communauté, en faisant avec lui le tour du temple et en lui disant « Tu es ici chez toi ». On dit aussi « Tu auras toujours ta place dans la communauté ». Le ou la baptisé.e est présenté.e comme un frère ou une soeur. Le baptême a toujours lieu au cours d’un culte. Il n’y a pas de fonts baptismaux dans les temples. En ce qui concerne la confirmation, être confirmé ou recevoir la confirmation, c’est professer, affirmer sa foi en s’exprimant par des mots personnels sur celle-ci, devant un pasteur ou un laïc célébrant, en l’absence de pasteur, et devant la communauté, au cours d’un culte.

Au niveau œcuménique, le moment du baptême est celui où on reçoit le Saint Esprit : « Même quand un hérétique baptise, c’est Jésus lui-même qui baptise », d’après Saint Cyprien. Le baptême n’est donc pas un acte magique, car ce n’est pas le rite qui sauve mais la foi vécue, la grâce donnée gratuitement, reçue et accueillie. Par le baptême, nous entrons dans la vie d’enfant de Dieu et nous le reconnaissons. Nous entrons aussi dans la communauté des croyants. Que ce soit chez les catholiques ou les protestants, au moment du baptême, en versant de l’eau sur le futur baptisé, le prêtre ou le pasteur ou le laïc célébrant prononce ces paroles : «  Je te baptise au nom du Père, du Fils et du St Esprit. ». Si un agonisant demande le baptême, il sera fait tout de suite chez les protestants. Pour l’Église catholique, si c’est possible, il pourra y avoir une discussion préalable avec le prêtre mais en cas d’extrême urgence le baptême aura lieu et même un laïc pourra baptiser.

 

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